Apiculture

L’apiculture, branche de l’agriculture, est l’élevage d’abeilles à miel pour exploiter les produits de la ruche. L’apiculteur doit procurer à l’abeille un abri, des soins, et veiller sur son environnement. Puis, il récolte une partie mesurée de ces produits : miel, pollen, cire, gelée royale et propolis.

Pratiquée sur tous les continents, cette activité diffère selon les variétés d’abeilles, le climat et le niveau de développement économique. C’est une activité où se mêlent des méthodes ancestrales comme l’enfumage, et des méthodes modernes comme l’insémination artificielle, ou l’étude du trajet d’abeilles équipées de microréflecteurs radar.



Un rucher

Des ruches

Sommaire

Histoire

Cueillette du miel il y a six mille ans

L’homme n’élève réellement des abeilles que depuis le XVIIIe siècle. Cependant, la consommation de miel remonte à environ douze mille ans. À cette époque, l’homme pratiquait la cueillette, qui entraîne souvent la destruction de la colonie, comme l’atteste la peinture rupestre trouvée à la « cueva de la Araña », grotte de l’Araignée, près de Valence en Espagne, vieille de six mille ans. On y voit un homme suspendu à des lianes, portant un panier pour recueillir sa récolte, la main plongée dans un tronc d’arbre, à la recherche de rayons de miel. On ne sait pas exactement quand la domestication de l’abeille a eu lieu.

La première ruche fut sans doute issue du prélèvement d’un tronc d’arbre creux contenant un essaim. Plus tard, avec la maîtrise des techniques d’enruchage, apparurent les premières fabrications de ruches artificielles, sans doute faites de troncs creusés ou d’écorce de liège.

L’apiculture était courante dans le Haut-Empire égyptien du XXIVe siècle av. J.-C.. Des représentations ont été mises au jour dans le temple du roi Ne-Ouser-Rê à Abou-Gourab (Égypte antique), où l’on voit des scènes montrant l’extraction et la conservation du miel.

L’apiculture fut une activité agricole importante dans la Grèce antique, notamment en Attique[1].

Il existe plusieurs traités qui concernent l’apiculture, durant la période de la Rome antique: Pline l’Ancien décrivit avec précision certains modèles de ruche mobile, en osier ou en liège (apiarium), et Virgile y consacra le quatrième Chant de ses Géorgiques.

Dans le Coran, au septième siècle après Jésus Christ, la seizième sourate, « An-Nahl », Les Abeilles, était consacrée à l’apiculture.

Des modèles de ruches en planches étaient courants dans l’Antiquité, ainsi que des ruches tressées, et en céramique : elles furent d’abord faites de baguettes de bois entrecroisées, étanchées avec un mélange de bouse de vache et de cendres. Les ruches en paille tressée, plus tardives, ont été mentionnées pour la première fois dans une ordonnance de Charlemagne, datée de 799, le Capitulaire De Villis. La récolte dans ces ruches était pratiquée par étouffage total ou partiel de l’essaim, ou encore par la taille de rayons, ce qui entraînait sa mort, ou son affaiblissement.

L’invention de la hausse remédia à ces inconvénients, et c’est à partir de ce moment que l’on a pu commencer à parler d’élevage. En 1772, Jonas de Gélieu décrivit la première ruche à hausse fonctionnelle dans sa Nouvelle méthode pour former les essaims artificiels. L’avènement de l’apiculture moderne se fit par l’invention du cadre mobile, mis au point en 1844, par Debeauvoys.

L’art de l’apiculture

L’apiculture concerne l’élevage des abeilles à miel domestiques du genre Apis, principalement Apis mellifera, Apis cerana, et de quelques espèces, sans dard, de la race des Meliponini. L’abeille est le seul insecte, avec le Bombyx du mûrier, le Ver à soie, que l’on qualifie de domestique. Les abeilles peuvent redevenir sauvages lorsqu’elles s’échappent du rucher à l’occasion de l’essaimage, ou devenir domestiques à l’occasion de la capture d’un essaim sauvage.

La conduite d’une colonie consiste principalement à veiller à l’état de la démographie des ruches afin d’optimiser la production et d’assurer la survie de la ruche.

Pour se reproduire, et survivre, une colonie d’abeilles cherche à accumuler un maximum de provisions pendant la saison favorable, afin de pourvoir à ses besoins pour les saisons défavorables. Dans les pays du nord, cette période est l’hiver; dans le sud et en Afrique, cette période est la saison sèche.

La colonie

Une colonie d’abeilles se compose d’une reine unique, de nombreuses ouvrières, femelles, de faux bourdons, mâles, et de couvain, œufs, larves, et nymphes; elle s’installe dans une seule ruche.

L’abeille était déjà présente il y a quatre millions d’années sur terre : des fossiles à l’aspect identique aux abeilles actuelles ont été mis au jour. Cette longévité est le résultat de l’adaptabilité exceptionnelle de cette espèce : le comportement de l’abeille est régi par des facteurs innés, et par son adaptabilité aux conditions d’environnement.

La population de la colonie varie suivant les saisons : elle est plus importante pendant les périodes où les ressources sont abondantes, de 30 000 à 70 000 individus, afin de faire le plus de récoltes possibles. Elle diminue en hiver, à six mille individus, afin de réduire la consommation de provisions au minimum. Cependant, elle ne doit pas être trop faible, car c’est elle qui devra relancer la colonie au printemps.

L’apiculteur

La France compte environ soixante-neuf mille apiculteurs possédant 1 345 000 ruches. Les professionnels, exploitant plus de 50 ruches [2], représentent deux pour cent du nombre d’apiculteurs et exploitent quarante pour cent du total des ruches.

Les apiculteurs proviennent de tous les horizons sociaux, hommes, femmes, campagnards ou urbains. Certains ont découvert l’apiculture au hasard de leur parcours, d’autres, souvent, ont été initiés, jeunes alors qu’ils accompagnaient leur père ou grand-père au rucher. Attentifs à l’écosystème entourant leurs ruchers, la botanique et l’entomologie font souvent partie de leur champ d’intérêts. C’est en tout cas une activité qui se pratique avec passion, sinon l’abandon survient.

On dit que l’abeille est la sentinelle de l’environnement. On prête à Albert Einstein cette citation : « Lorsque l’abeille disparaîtra, il ne restera plus que quatre ans à vivre à l’homme ». L’apiculteur est le premier à constater les dysfonctionnements dans ses colonies ; il intervient alors pour alerter les pouvoirs publics ou l’opinion : en Europe, certains produits phytosanitaires ont été interdits suite à leurs interventions.

La ruche et les autres visiteurs

Article détaillé : Ruche.

Ruches dans la région de Fada N’Gourma

La ruche, par l’abri qu’elle procure et les provisions qu’elle contient, attire nombre d’animaux plus ou moins désirés.

Parmi les insectes, on peut compter les fourmis qui profitent de la chaleur pour le développement de leurs larves, et les perce-oreilles, qui se logent sur le couvre-cadre, mais ne pénètrent guère à l’intérieur de la ruche. La fausse teigne, est un papillon parasite, qui pénètre dans la ruche : sa larve consomme de la cire et ruine en peu de temps les colonies faibles. Les colonies plus fortes, au contraire, savent se défendre contre la fausse teigne.
Beaucoup plus inquiétants sont les dégâts provoqués dans de nombreuses régions d’Europe par un acarien parasite de l’abeille, Varroa jacobsoni, devenu résistant aux varroacides traditionnels. On utilise l’acide formique ou des huiles essentielles pour en venir à bout, mais la meilleure prévention est encore l’élevage de souches d’abeilles résistantes, c’est-à-dire aptes à se débarrasser du parasite. Une surveillance minutieuse des ruchers et des abeilles mortes peut permettre de déceler l’acariose avant qu’elle ne se généralise. Une solution mécanique par l’usage de ruche extensible est proposée par Maurice Chaudière dans son ouvrage sur l’apiculture alternative.
Une autre menace est apparue avec Aethina tumida : ce petit coléoptère des ruches provoque des pertes importantes dans les ruchers nord-américains. Avec la mondialisation qui n’épargne pas le monde de l’apiculture, notamment par les exportations de reines, et d’essaims, on peut craindre son arrivée en Europe.

Dans la ruche, pendant la période hivernale, les souris apprécient le gîte et le couvert, alors que les vipères et les couleuvres apprécient, paisiblement, la tiédeur de sa température.

Le pic-vert, lui, n’hésite pas à percer les parois de bois des ruches pour accéder aux larves, riches en protéines.

La menace la plus récente est probablement l’arrivée en France du frelon asiatique Vespa velutina. Cette espèce aurait été observée lors de l’été 2004, dans le sud-ouest. Son acclimatation à nos régions semble bonne, puisqu’elle nidifie, se reproduit et étend son territoire chaque année. Cet insecte est un prédateur des hyménoptères sociaux, et en particulier de l’abeille. Sa méthode d’attaque est originale, en effet deux ou trois frelons se regroupent, en vol stationnaire, devant l’entrée d’une ruche, et, lorsqu’une abeille se pose, ils l’attaquent, la font tomber au sol, puis l’un d’eux l’emporte jusqu’au nid où elle servira de nourriture au couvain. L’expansion rapide de cet insecte ne permet pas d’envisager une éradication prochaine et laisserait même prévoir le franchissement prochain des Pyrénées, et une expansion dans tout le sud de l’Europe. Des dégâts ont déjà été constatés dans le quart sud-ouest de la France, de manière plus importante pour les petits et moyens apiculteurs.

La multiplication des colonies

L’essaimage

Article détaillé : Essaimage.

Un essaim sur le point de se poser

Les colonies les plus prospères se reproduisent par essaimage : au début du printemps, quelques cellules à reine sont établies, et, une semaine environ avant la naissance des nouvelles reines, l’ancienne reine quitte la ruche, avec la moitié des effectifs de toutes les catégories d’ouvrières, pour former un essaim. Les ouvrières s’étant gavées de provisions, en vue de leur départ, ne peuvent pas piquer : un essaim est donc inoffensif, et le reste, en général, tout le temps de son voyage. Avec le premier essaim partira la reine fécondée. C’est le jour où sortira un essaim de la ruche que l’agriculteur attentif devra faucher un grand champ de foin: en effet, les abeilles sont en mesure de prévoir le temps qu’il fera, trois à quatre semaines à l’avance, et elles débutent l’élevage des jeunes reines, en sachant déjà que les conditions seront favorables lorsque les essaims devront chercher un nouvel abri. Sept jours après l’envol du premier essaim, si la colonie est prospère, un nouvel essaim avec une reine non fécondée se formera. De même, deux jours après l’essaim secondaire, ce sera un troisième essaim qui quittera la ruche à son tour. Durant cette période, la météo sera fort probablement au grand beau temps, et les fermiers attentifs aux abeilles auront, pendant ces neuf jours engrangé une bonne partie de leur fourrage, le foin ne faisant pas bon ménage avec la pluie.

Il est possible de rencontrer un essaim par temps pluvieux, mais ce sera très certainement un essaim qui aura été retardé dans sa quête d’un abri. Il arrive que des essaims, ayant pris leur envol, soient pris au dépourvu par des averses nocturnes : ils trouveront refuge, pendus aux branches d’une haie pour passer la nuit, protégés de la pluie et du vent.

Un essaim fixé sur une branche

L’essaim part à la recherche d’un abri : il peut lui être fourni par l’apiculteur qui le capture et l’introduit dans une nouvelle ruche, ou bien il retourne à l’état sauvage et trouve refuge dans un arbre creux, une excavation, une cheminée désaffectée ou même derrière des volets.

Dans la ruche, la première reine qui naît tue immédiatement toutes ses rivales encore dans leur cellule, sauf dans les colonies très importantes où les abeilles protègent les jeunes reines afin d’essaimer encore deux fois. Il ne peut en effet y avoir qu’une reine par colonie. Une semaine plus tard, elle effectue son premier vol nuptial.

Une colonie peut produire, entre le début du printemps et le début de l’été, jusqu’à trois essaims, ils sont dits respectivement primaire, secondaire et tertiaire.

L’essaimage artificiel

Lorsqu’une colonie perd sa reine accidentellement, elle se retrouve orpheline, et les ouvrières se rendent compte de son absence après un ou deux jours. La colonie ne pouvant survivre sans la ponte de la reine qui assure le renouvellement de sa population, les ouvrières vont alors choisir des cellules contenant des larves de moins de trois jours, et les agrandir: ce sont les cellules de sauveté, et les larves qu’elles contiennent seront nourries exclusivement de gelée royale, pour produire les reines de sauveté, qui devront reprendre le rôle de la reine disparue.

Cette particularité est mise à profit par les apiculteurs pour multiplier leurs colonies : ils prélèvent dans une ruche prospère quelques rayons comportant des cellules contenant des œufs de moins de trois jours, couverts d’ouvrières, et les transfèrent dans une ruchette aux rayons garnis de miel. Si tout se passe comme prévu, une nouvelle reine naît deux semaines plus tard.

L’essaimage simplifié

Il s’agit de l’essaimage artificiel : il est facile à réaliser, sans risque ni manipulation. Celui qui possède une ruche fournit un abreuvoir contenant du sucre et de l’eau, à raison d’un kilo de sucre cristallisé pour un litre d’eau, bouillis pendant environ dix minutes. Dès les beaux jours, il faut maintenir l’abreuvoir plein, et il faut utiliser un abreuvoir pouvant accueillir les abeilles en grand nombre. Si la colonie est gourmande, elle peut consommer jusqu’à dix kilogrammes de sucre. L’alimentation se poursuivra jusqu’au départ des deuxième et troisième essaims, neuf jours après le premier. Après le troisième essaimage, pendant encore une bonne semaine, l’abreuvoir sera maintenu plein. Ensuite, vient le moment de mettre la hausse, avec une dernière petite gorgée de sirop pour aider les ouvrières au nettoyage et à la construction des cadres de la hausse devant renfermer le miel. Dès la première distribution de sirop, les logements des futurs essaims devraient être pourvus : ruchettes ou, mieux, ruches avec cadres garnis de cire gaufrée.

Sélection et élevage de reines

Les apiculteurs choisissent une reine.

Les races

Ruches représentées dans le tacuinum sanitatis

L’abeille est un hyménoptère, appartenant au genre Apis, qui comporte plusieurs espèces sociales, dont trois sont originaires d’Asie : Apis dorsata, Apis florea et Apis cerana. L’Apis mellifera (Linné) se rencontre en Europe, en Afrique, au Proche-Orient, et dans une partie de la Sibérie. Sa très grande extension géographique a produit des races aux caractères morphologiques et comportementaux variés. Amenée par les colons, l’Apis mellifera a étendu son aire à l’Amérique du Nord et à l’Amérique du Sud, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande.

Les races d’Europe les plus connues sont identifiées par des zones géographiques, séparées par des montagnes, infranchissables par les essaims. Elles y ont vécu à l’état indigène, avec peu de contacts extérieurs. L’abeille noire, Apis mellifera mellifera (Linné, 1758) occupait la plus grande partie de l’Europe, depuis la péninsule Ibérique, l’Espagne et le Portugal, la France, l’Angleterre et l’Allemagne, la Pologne jusqu’à la partie européenne de la Russie. L’abeille jaune italienne, Apis mellifera ligustica (Spinola, 1806) occupe la majeure partie de l’Italie. L’abeille carnolienne, Apis mellifera carnica (Pollmann, 1879), est originaire de Slovénie et d’Autriche. La caucasienne à longue trompe, Apis mellifera caucasica (Pollmann, 1889), vit principalement dans le Caucase et en Géorgie.

Des races métisses ont été créées par l’action de l’homme, volontairement ou non.

L’abeille Buckfast, créée[3] par le Frère Adam[4] est l’une des plus appréciées. Elle est le résultat d’un travail de croisements et de sélection combinés. Ces travaux, qui se sont étendus sur plus de 70 ans, et ont comporté plusieurs voyages d’étude[5], ont fait émerger une méthode reprise actuellement par plusieurs éleveurs européens, disciples qui continuent le travail du Frère Adam. Cette abeille est, à l’heure actuelle, la seule dont le pedigree[6] soit publié sur l’internet. Cette généalogie, classée par éleveurs, remonte jusqu’en 1925.

Un autre exemple de métissage est celui de l’abeille dite africanisée. Elle est née en 1957, au Brésil, à la suite de l’importation d’Afrique de l’abeille Apis mellifera scutellata (Lepeletier, 1836), qui avait semblé mieux adaptée au climat tropical. Elle se croisa avec l’abeille créole, descendante des abeilles ibériques apportées par les conquistadores. Ce croisement, auquel les caractéristiques de vigueur et de prolificité conféraient un important avantage évolutif, envahit toute la zone tropicale et sub-tropicale des Amériques.

Au-delà de ces races ayant une dénomination déterminée, les abeilles forment des populations, ou races locales, dans chaque région, et elles ne sont pas formellement répertoriés. Le degré d’originalité de ces races, leur homogénéité ou leur degré d’hybridation sont peu décrits. La population d’abeilles d’une région est issue de son héritage, combinaison entre l’ancienne race locale, et les apports continus d’abeilles d’origine éloignée ou de souche sélectionnée, par le négoce des reines et des essaims, ou la transhumance et les migrations. Elle subit l’influence des conditions de climat ou de ressources locales, conjuguées aux pratiques plus ou moins extensives des apiculteurs.

Les caractères raciaux, morphologiques et comportementaux sont l’objet d’études de biométrie : leurs apports en apiculture sont importants car elles permettent de connaître l’influence des caractères génétiques sur les qualités d’une race d’abeilles.

Sélection 

La sélection est pratiquée comme dans les autres secteurs de l’agriculture ; elle tend à améliorer l’abeille pour combler les besoins de l’apiculture. Les qualités recherchées chez les abeilles sont la vigueur, la fécondité, la douceur, la propreté, la résistante aux maladies, et d’être peu essaimeuse.

Élevage de reines

Article détaillé : Élevage de reines.

Tout apiculteur pratique, dans son rucher, une forme de sélection ; en effet, lors de l’essaimage artificiel, il choisit comme souche ses colonies les plus fortes. Pour pratiquer une sélection plus rigoureuse, il doit pouvoir disposer d’un grand nombre de colonies : certains apiculteurs se sont donc spécialisés dans la production de reines sélectionnées.

Pour cela, ils disposent de ruches dédiées à cet élevage des cadres sont aménagés pour contenir plusieurs ébauches artificielles de cellules à reine, appelées cupules. Des larves âgées de moins de trente-six heures, les plus petites possibles, sont déposées au fond de ces cupules, cette opération s’appelle le greffage, et se fait généralement à l’aide d’un stylet appelé picking. Les cadres garnis de ces cupules sont introduits dans des ruches d’élevage mises à l’état d’orphelines, c’est-à-dire dont on a enlevé la reine. Les ouvrières-nourrices, préoccupées d’élever des reines de sauveté, vont prendre soin des larves en leur fournissant en abondance de la gelée royale de composition adaptée à leur âge, puis clore les cellules par un opercule. Par précaution, les alvéoles sont alors entourés par de petites grilles cylindriques afin de les protéger de l’attaque d’une reine née prématurément, et qui chercherait à supprimer ses rivales.

Avant la naissance des reines, chaque cellule est placée dans une ruchette de fécondation. Cette ruchette est garnie d’ouvrières et de rayons de couvain, operculés, à partir desquels il leur serait impossible d’élever de nouvelles reines. Dans le mois qui suit leur naissance, les reines doivent être fécondées, naturellement, par des mâles de leur environnement, au nombre de quinze à vingt-cinq, ou artificiellement. Dans le premier cas, les ruchettes sont placées de préférence dans une zone saturée de bourdons de la souche sélectionnée, éventuellement sur une île isolée. Dans le second cas, une insémination instrumentale permet d’injecter la semence — 8-12 μL, d’une bonne vingtaine de mâles, sélectionnés aux fins d’obtenir une souche pure.

Opérations apicoles

Les protections

Le risque de piqûre nécessite le port de vêtements protecteurs. Les abeilles de genre apis attaquent préférentiellement la tête et les parties sombres qui, pour elles, représentent des orifices, comme les yeux, les cheveux et les oreilles.

La tenue d’apiculteur doit être claire, généralement blanc crème. Il porte une combinaison protégeant tous les membres, une coiffe munie d’un voile métallique suffisamment serré, et des gants, mais ceux-ci limitent la précision des manipulations.

L’enfumage

Apiculteur enfumant une ruche

Toute intervention à l’intérieur de la ruche nécessite l’enfumage de la colonie. L’ouverture de la ruche doit se faire uniquement par beau temps, ainsi, un maximum d’abeilles sera à l’extérieur de la ruche, ce qui facilitera l’intervention. Cette opération se fait à l’aide d’un enfumoir. Il en existe de nombreux modèles, fonctionnant tous selon le même principe : la fumée est produite par un combustible emprisonné dans un récipient en tôle; la combustion est partielle et produit beaucoup de fumée. Un soufflet permet de chasser la fumée du récipient à travers une cheminée conique et d’en diriger le flux. La matière brûlée peut être de la paille, des aiguilles de pin, du carton non traité…

Un enfumoir

Un autre genre d’enfumoir

L’action de la fumée : Pour l’abeille, “il n’y a pas de fumée sans feu”. Le feu assimilé à l’incendie, voue la ruche à une destruction certaine, la cire et le miel étant hautement inflammables. Le réflexe de l’abeille enfumée est de mettre en œuvre l’unique moyen de se défendre contre cet ennemi impitoyable, en se préparant, en se gavant préalablement à un essaimage d’urgence. L’apiculteur qui ouvre la ruche à ce moment-là, devient un agresseur secondaire dont l’abeille enfumée ne s’occupe plus. D’autre part la fumée masque les phéromones d’alarme émises par les ouvrières, lors d’une attaque de la colonie. Ceci explique le comportement relativement calme de la colonie lors d’une intervention avec de la fumée.

Les travaux finis, les abeilles ventilent la ruche pour en chasser la fumée, et, après quinze à vingt minutes, elles reprennent leurs activités normales.

Pathologie émergente ?

Les apiculteurs ont subi, et parfois provoqué par introduction imprudente d’abeilles parasitées, de lourdes pertes dues à l’épidémie mondiale de varroa, dans les années 1980.[7]
Depuis 2006 aux États-Unis, et depuis les années 2000 au moins en Europe et presque partout dans le monde, des abeilles domestiques et parfois sauvages semblent maintenant massivement touchées par un recul inexpliqué de leurs populations. On parle de « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles », ou CCD (pour Colony Collapse Disorder) pour décrire le fait que des milliards d’abeilles ne rentrent pas dans leur ruche. Le taux de ruches abandonnées ou presque désertées atteint 70 % et parfois 80 % dans les régions et pays les plus touchés. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement (qui a aussi proposé la mise en place d’un plan de restauration « pollinisateurs », le rapporteur Martial Saddier a en octobre 2008 proposé de « fédérer les différents instituts de recherche afin d’arrêter un programme européen et mondial de recherche pour l’abeille » et suggéré « une identification particulière de l’abeille et de son rôle fondamental dans le monde, à travers par exemple un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO »[8].

L’apiculture pastorale ou transhumante

Le rayon efficace de récolte pour les abeilles, de deux à trois kilomètres, limite la production d’un rucher fixe. L’apiculture pastorale déplace les ruches de site en site au gré des miellées. Très ancienne, elle était déjà pratiquée par les nomades qui emportaient leurs ruches à dos d’animal. En Italie, sur le , ou en Égypte, sur le Nil, les ruches étaient chargées sur des bateaux qui remontaient le fleuve vers des régions à miellées plus favorables. Les ruches demeuraient sur les bateaux et étaient pleines lorsqu’une ligne limite de flottaison était atteinte.

Aujourd’hui les ruches sont embarquées sur des remorques d’automobile ou de camion, à la tombée de la nuit, lorsque la plupart des abeilles sont rentrées, pour arriver à destination au lever du soleil. Elles sont déchargées et mises en place dans le rucher pastoral, ou, pour limiter les manutentions, restent en place sur des remorques ou des véhicules aménagés à cet effet. L’apiculteur essaye de suivre les variations de floraisons liées à l’altitudes et à l’avancement des saisons, en commençant par les plaines et vallées bien exposées d’avril à juin, en rejoignant les floraisons plus tardives de montagne en juillet et août, pour finir par les récoltes de miellats de sapin, avant un retour en plaine pour l’hivernage.

Les zones d’openfields et d’agriculture intensive ont souvent perdu tout ou partie de leurs abeilles sauvages. Et les floraisons synchrones, brutales et brèves qui caractérisent les immenses cultures intensives ne permettraient plus aux abeilles d’être nourries toute l’année. Dans certaines zones comme les plantations d’amandiers aux États-Unis, les arboriculteurs fruitiers manquent aussi d’abeilles.
Ces agriculteurs louent donc des ruches que des «locateurs d’abeilles» viennent disposer près de leurs champs ou vergers au moment de la floraison. Ils proposent des ruches d’Apis mellifera, et aussi d’abeilles moins productrices de miel, mais plus résistantes et plus aptes à féconder les cultures, comme Megachile rotundata, introduite et naturalisée en Amérique du Nord, dite «découpeuse de la luzerne», et considérée comme le seul pollinisateur fiable pour la luzerne au Canada[9], bien qu’elle puisse véhiculer un champignon très pathogène pour la luzerne (Verticillium albo-atrum)[10]), ou des bourdons, jugés plus résistants et plus actifs à basse température (10 – 18 °C) que les abeilles[11]. Néanmoins certaines espèces de bourdons semblent aussi en forte voie de régression.

Les produits de la ruche

Une ruche produit diverses matières dont les vertus sont multiples. La plus connue est le miel, et il y en a d’autres, comme la gelée royale, aux vertus anticancérigènes, la cire qui était utilisée pour faire des chandelles et pour l’entretien des meubles en bois, la propolis, concentré d’antibiotique, et le pollen, comestible. Différentes races d’abeilles sont utilisées pour optimiser les récoltes en miel, propolis ou pollen. Certaines techniques permettent de forcer les abeilles à la fabrication de la propolis.

Le miel

Article détaillé : miel.

Les ruches modernes sont conçues de façon à ce que le miel puisse être extrait sans dommages pour la ruche elle-même. Les hausses des ruches modernes peuvent être extraits indépendamment les unes des autres. L’accès des hausses à la reine est rendu impossible par l’utilisation d’une grille à reine, que seules les ouvrières, plus fines, peuvent traverser, les hausses ne contiennent que du miel. L’extraction d’un panneau ne détruit donc pas de larve. L’opération nécessite d’autant plus d’enfumage que le temps est orageux, cependant la fumée peut donner un goût au miel des hausses. Les alvéoles des panneaux doivent ensuite être désoperculés, et le miel extrait par centrifugation. Le miel est généralement encore liquide, bien qu’il arrive dans de rares cas qu’il cristallise dans les alvéoles. Il cristallisera et se solidifiera plus ou moins tardivement, selon le type de miel.

Protection et retrait des cadres

Cadre

L’enfumage

ouverture des cellules

fourchette

Découverte du miel

extraction du miel

Filtrage du miel

Mise en pot du miel (après maturation)

Gelée royale

De la Gelée royale

Article détaillé : Gelée royale.

La production de gelée royale fait appel à des techniques particulières, car les abeilles produisent la quantité nécessaire à l’élevage du couvain et n’en font pas provision. Elle est pratiquée par des apiculteurs spécialisés. Les ruches sont conduites comme pour l’élevage de reines : la ruche est rendue orpheline en lui enlevant la reine. Des cadres sont placés dans la ruche avec des ébauches de cellules royales dans lesquelles l’apiculteur a placé des larves d’ouvrières âgées de douze à trente-six heures. Les ouvrières vont donner à ces ébauches la taille des cellules à reines. Les nourrices servent de la gelée royale en abondance aux jeunes larves. Après trois jours, les cellules ont atteint leur maximum d’abondance. Les cadres sont alors retirés, la gelée royale est prélevée par aspiration, cellule par cellule. Une ruche peut donner au maximum trois cents grammes de gelée par an.

Dès son prélèvement, la gelée royale est mise en flacons de verre, flacons qui sont hermétiquement fermés par un bouchon en plastique, le métal étant attaqué car la gelée royale est acide et a un pH de 4, puis entreposés au froid, entre deux et cinq degrés °C, dans une atmosphère exempte d’humidité et à l’abri de la lumière. Dans de telles conditions, la gelée royale se conserve parfaitement pendant plusieurs mois.

On y trouve également des vitamines, la gelée royale est le produit naturel le plus riche qui soit en vitamine B5, des oligo-éléments, de l’acétylcholine (jusqu’à 1 mg/g), des facteurs antibiotiques particulièrement actifs sur les proteus et escherichia coli B, plus connu sous le nom de colibacille. Ce produit est recherché et se vend plus cher.

Le pollen

Anatomie de l’abeille.

Chez les végétaux supérieurs, le grain de pollen constitue l’élément fécondant mâle de la fleur. Le pollen produit se trouve sur les anthères des étamines. Sa forme, sa couleur et sa dimensions varient considérablement d’une plante à l’autre. Pour être fécondée, une fleur doit recevoir du pollen sur son pistil, organe femelle des plantes à fleurs.

Toujours présent en petite quantité dans le miel, son étude permet d’identifier son origine botanique. Cette technique d’identification du miel à partir des pollens qu’il contient s’appelle la melissopalynologie.

Les plantes entomophiles comptent en grande partie sur les insectes pour assurer leur pollinisation. L’abeille, butinant de fleur en fleur, dépose des grains de pollen de l’une sur le pistil d’une autre. L’abeille est largement utilisée pour la pollinisation des plantes cultivées, en particulier pour les arbres fruitiers. On estime que la valeur économique apportée par les abeilles lors de la pollinisation est de douze à quinze fois supérieure à celle des produits de la ruche.

La récolte du pollen par l’abeille est possible grâce à l’adaptation spécifique des pattes postérieures de l’ouvrière. Elle utilise la brosse à pollen située sur la face interne du métatarse pour récupérer le pollen dispersé sur son corps, puis le pousse et le tasse dans la corbeille à pollen située sur la face externe du tibia de la patte opposée. Un poil unique dans la corbeille sert de mât qui maintient la pelote de pollen. Une pelote pèse environ quinze à vingt milligrammes, et l’abeille en transporte deux. Dans la ruche, le pollen est tassé, avec la tête, par d’autres ouvrières, dans des alvéoles.

Composition du pollen.

Le pollen est d’abord une source de protides pour les abeilles, il entre dans la composition de la nourriture distribuée au couvain.

Le pollen est également riche en d’autres substances, et sa composition moyenne est de:

  • 20% de protides (acides aminés libres et protéines)
  • 35% de glucides
  • 5% de lipides
  • 10 à 12% d’eau

D’autres composants sont présents comme des vitamines, des oligo-éléments, des enzymes (amylase, invertase, certaines phosphatases), des substances antibiotiques actives sur toutes les souches de colibacilles et certaines de proteus et salmonelles. On y trouve aussi la rutine, une substance accélératrice de la croissance, des substances œstrogéniques, et de nombreux pigments qui donnent la couleur d’un pollen déterminé.

Récolte et conservation du pollen

La récolte du pollen est assez récente. Les apiculteurs ont mis au point une trappe à pollen placée à l’entrée de la ruche. Pour y pénétrer, les abeilles doivent passer au travers d’ouvertures étroites, provoquant la chute de pelotes de pollen dans un tiroir situé en dessous. Le dispositif est conçu de manière à ce que seulement dix pour cent du pollen soit prélevé, car il est indispensable à la croissance des colonies. Les tiroirs sont prélevés tous les un ou deux jours. Les pelotes de pollen sont séchées à quarante degrés °C par le passage d’un courant d’air chaud et sec traversant des claies sur lesquelles elles sont étalées. Elles sont sèches dès lors qu’elles n’adhèrent plus les unes aux autres. Hydrophiles, il faut les stocker dans des récipients hermétiques. Une nouvelle méthode consiste à congeler les pelotes dès la récolte des tiroirs.

La propolis

Article détaillé : propolis.

Les principales essences produisant de la propolis en Europe sont des conifères, comme le pin, le sapin, et l’épicéa, plusieurs espèces de peupliers, qui semblent en être la source la plus importante, l’aulne, le saule, le marronnier d’Inde, le bouleau, le prunier, le frêne, le chêne et l’orme.

La propolis recueillie dans la ruche est constituée globalement de:

résines et baumes 50 à 55 %
cire 30 à 40 %
huiles volatiles ou essentielles 5 à 10 %
pollen 5 %
matières diverses 5 %

La propolis contient également beaucoup d’autres éléments comme des acides organiques, de très nombreux flavonoïdes, des oligo-éléments, de nombreuses vitamines.

La cire

Article détaillé : cire d’abeille.

La cire est une excrétion produite par huit glandes cirières, situées sous l’abdomen des jeunes abeilles, entre le douzième et dix-neuvième jour de leur vie, lorsqu’elles bâtissent les rayons de la ruche. L’abeille a besoin de dix à onze kilos de miel pour produire un kilo de cire. La cire appartient à la famille chimique des cérides, elle est constituée d’acides et d’alcools gras à très longues chaînes, de vingt à soixante atomes de carbone. Son point de fusion est d’environ soixante-quatre degrés Celsius et sa densité de 0,97. Elle est insoluble dans l’eau et résiste à l’oxydation.

Autrefois elle était utilisée dans la fabrication de chandelles, et est encore utilisée pour l’entretien du bois des meubles.

Aujourd’hui elle est également moulée en feuilles de cire gaufrée qui sont placées dans les ruches afin d’économiser du travail aux abeilles et donc du miel. Son usage dans la ruche permet aussi de diriger l’orientation des constructions de rayons, ou le type de cellules construites, pour favoriser par exemple la ponte de cellules femelles, qui donneront des butineuses dans les ruches destinées principalement à la production de miel.

Elle entre dans la composition d’encaustiques pour l’ameublement et les parquets.

L’apithérapie

L’apithérapie est un autre débouché pour les apiculteurs. Beaucoup utilisé autrefois, dans les préparations médicinales traditionnelles, le miel est tombé en désuétude avec la médecine récente. Mais depuis quelques années, certaines vertus thérapeutiques du miel et de la propolis ont été confirmées. En outre, le venin d’abeille, le pollen et la gelée royale sont des produits dont les propriétés ont été découvertes récemment. Elles n’ont pu l’être qu’avec la mise au point de techniques de récolte. L’apithérapie reste cependant un secteur mineur.

Consommation des larves

Article détaillé : Entomophagie.

Les larves d’abeilles peuvent être consommées par les humains, cette pratique reste très marginale dans les pays occidentaux, et est beaucoup plus fréquente dans les pays où les abeilles existent à l’état sauvage, et où la pratique apicole est beaucoup plus proche d’une chasse aux rayons[12] que l’on consomme alors entier. Les protéines des larves d’abeilles sont riches en acides aminés élémentaires, dont la bio-disponibilité est maximale, et la digestion n’amène aucune fatigue, lorsqu’elle devient usuelle. La production de ces protéines, lorsqu’elles sont issues de ruches en zones agricoles préservées, constitue une excellence écologique: un produit riche, conservable pendant deux jours, emballé par la nature, avec l’empreinte écologique la plus basse possible, par comparaison à d’autres protéines. L’homme a par contre toujours été en concurrence avec d’autres mammifères qui consomment des larves, comme l’ours qui, contrairement aux idées reçues, les préfère au miel. Il est aisé de les retirer de la ruche car en général peu d’abeilles travaillent sur les rayons operculés où se trouvent les larves de plus grande taille. On peut aussi manger la cire avec elles.

Économie

Production mondiale en millier de tonnes d’après la FAO[13]
Produit 1964 1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999 2004
cire 30 37 41 44,5 47,5 47 52 57,5 60
miel 752 756 793 906 995 1146 1118 1237 1374

Flore mellifère

Quelques personnalités

  • Charles Darwin (18091882) : dans son ouvrage sur l’origine des espèces, « On the origin of species by Means of Natural Sélection or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for life », Darwin parle de l’abeille qu’il a étudiée longuement, en particulier son instinct de bâtisseuse extraordinaire. Il démontre ainsi (chapitre VII) que l’abeille construit ses alvéoles par sélection naturelle, en gagnant en solidité, et en économisant la place et la matière première. Ainsi, la forme hexagonale ne serait pas un hasard mais bien une nécessité.
  • Adam (18981996) : Frère né en Allemagne, infatigable voyageur apicole, et auteur de nombreux ouvrages, il créa, par croisement des meilleures souches, l’abeille buckfast.
  • Saint Ambroise (340397) : évêque de la ville de Milan, Saint-patron des apiculteurs, des abeilles et de la ville de Milan.
  • Ursmar Baudoux (Binche 18671934), d’origine Belge : il augmenta la capacité des cellules, mit au point des instruments de mesure et « créa » des abeilles plus grandes, ayant une langue plus longue qui permit de récolter davantage de nectar.
  • Gaston Bonnier (18531922) : célèbre botaniste français qui a travaillé avec G. De Layens sur des ruchers expérimentaux, et dont les observations furent des références dans ce domaine.
  • Charles Dadant (18171902) : né en France, il gagna les États-Unis en 1863, où il mit au point la ruche portant son nom. La société familiale qu’il fonda perdure toujours après cinq générations.
  • Georges de Layens :
  • Jan Dzierżon : en 1845 découvrit la parthénogenèse chez les abeilles.
  • Jean Hurpin : débuta en apiculture en 1900. Il fonda en 1920, avec l’instituteur Jean Guerre, le journal « L’Abeille de France et l’apiculteur ». Il perfectionna la ruche De Layens et publia de nombreux ouvrages apicoles.
  • Lorenzo Langstroth : révérend américain, mit au point sa ruche en 1860, c’est actuellement une des plus répandues au monde.
  • Jean-Baptiste Voirnot (18441900) : abbé français, créateur de la ruche Voirnot.
  • Karl von Frisch (18861982) : zoologiste et éthologiste autrichien ayant décrypté le langage des abeilles, notamment leurs danses de localisation des sources de nectar. Prix Nobel de médecine 1973.
  • Émile Warré (18671951) : abbé français ayant mis au point la ruche portant son nom après avoir étudié tous les types de ruches disponibles à son époque. Il en eut trois cent cinquante, et au minimum dix à douze par modèle, placées dans des situations identiques, même rucher, même direction.

Glossaire

Barres et barrettes
Planchettes disposées parallèlement et horizontalement en haut des ruches, sous lesquelles les abeilles vont bâtir leurs rayons. L’apiculteur les amorce en fixant une bande de cire gaufrée sur leur face inférieure qui servira de guide aux abeilles. Les barrettes sont utilisées dans les ruches Warré, leur largeur est d’environ 25 mm et leur épaisseur d’environ 9 mm, elles ne sont pas jointives de manière à ce que les abeilles puissent circuler entre le corps et les diverses hausses, le dernier étage est fermé par un couvercle (couvre cadre). Les barres sont utilisées dans des ruches horizontales type top-bar, leur largeur est d’environ 35 mm et leur épaisseur d’environ 25 mm. Elles sont montées jointives et forment une fois en place le couvercle de la ruche.
Cellule ou alvéole
Compartiment de section hexagonale et d’axe légèrement incliné par rapport à l’horizontale (d’environ 13 °) qui forme le motif de base des rayons d’une ruche et peut servir à divers usages : déshydratation de l’eau du nectar, maturation et stockage du miel, stockage du pollen, élevage des larves d’ouvrières.
Cellule de sauveté
Cellule construite par les ouvrières pour la production de reines dans les ruches orphelines.
Cire gaufrée
Présentée en feuilles, il s’agit d’une pellicule de cire naturelle sur laquelle une machine a marqué à chaud et sur les deux faces l’ébauche du fond des futurs alvéoles : placées verticalement sur des cadres de bois et rigidifiées par un fil métallique situé dans leur épaisseur et qui les parcourt en zigzag et de bord à bord, ces feuilles facilitent la tâche des abeilles cirières à qui l’apiculteur les propose comme ébauches sur lesquelles elles vont construire les parois des divers alvéoles.
Couvain
Ensemble des œufs, larves et nymphes contenus dans une ruche.
Entomophile
Se dit des plantes utilisant les insectes comme vecteur pour leur fécondation.
Faire la barbe
Comportement des abeilles qui dénote que la ruche est insuffisamment aérée ou manque de fraîcheur ; généralement, on observe ce phénomène lors des fins d’après-midi les plus chaudes de l’été : les abeilles, battant des ailes avec un bruissement caractéristique, se disposent en grand nombre sur la planche de vol ou restent suspendues les unes aux autres, les plus élevées étant accrochées au rebord de la planche de vol ou sur la paroi du corps de ruche qui surplombe l’entrée.
Jabot
Poche communiquant avec l’estomac, isolée de celui-ci par un clapet.
Mellifère
Plantes donnant en abondance des substances sucrées accessibles aux abeilles domestiques.
Opercule
Fine membrane de cire fermant une cellule.
Organoleptique
Qui agit sur la perception sensorielle, pour les aliments : goût, odeur, couleur, aspect, consistance…
Partition
Cloison mobile épousant la section d’une ruche, placée parallèlement aux rayons elle permet de réduire le volume de la ruche. Dans le but de faciliter son maintien en température par les abeilles lors de l’hivernage ou lorsque la colonie est faible.
Planche de vol (ou d’envol)
Petite surface plane, placée à la base du corps de ruche et légèrement inclinée vers l’extérieur : elle sert de piste de décollage ou d’atterrissage aux butineuses, ainsi que de poste de garde aux gardiennes (sentinelles).
Ruche orpheline
Ruche n’ayant plus de reine.
État de bruissement
État d’une ruche enfumée émettant un bourdonnement intense, suite à son enfumage.
Spermathèque
Réservoir dans l’abdomen de la reine contenant la semence des bourdons qui servira à féconder les œufs d’ouvrières et de reines.
Top-Bar
Terme anglo-saxon désignant les barres, c’est aussi le nom d’une ruche munie de ces mêmes barres. Cette ruche, horizontale, se présente comme une profonde gouttière de section trapézoïdale, fermée par un toit. De faible coût elle a été créée initialement pour les pays en voie de développement.

Bibliographie

  • E. Alphandery, Traité complet d’apiculture, Paris, éditions Berger-Levrault, 1931.
  • Maurice Chaudière, Apiculture Alternative, édition Le Décaèdre, 2003 (ISBN 2914234066).
  • Le traité Rustica de l’apiculture – Edition Rustica

Notes et références

  1. Voir aussi: Agriculture en Grèce antique#Miel
  2. à partir de 50 ruches, l’apiculteur doit cotiser à la MSA
  3. abeille Buckfast [archive]
  4. Frère Adam [archive]
  5. À la recherche des meilleures lignées d’abeilles [archive]
  6. pedigree de labeille Buckfast [archive]
  7. http://same-apiculture.colinweb.fr/Varroa-abeilles-et-traitements [archive]
  8. Rapport de Martial Saddier au Premier ministre François Fillon ; intitulé Pour une filière apicole durable ; Les abeilles et les pollinisateurs sauvages [archive] ; Octobre 2008, pdf, 64 pages (Consulté 2009 07 07)
  9. page du Ministère canadien de l’agriculture, sur Megachile rotundata [archive]
  10. Fiche Inist sur la verticillose [archive]
  11. article du journal Le devoir, « Le «syndrome de l’effondrement» des abeilles », du 24 août 2007
  12. Eva Crane, The World history of beekeeping and honey hunting, Duckworth (Londres), 1999 : xxii + 682 p. (ISBN 0-415-92467-7)
  13. Livestock Primary [archive] sur faostat.fao.org, FAO

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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